Bâti autour de quelques principes simples et puissants :
-
Système
phonologique universel
-
Langue phonétique
-
Lexique
riche, différencié et extensible
-
Système
grammatical simple et rigoureux
-
Expressivité forte et non ambiguë
-
Usage
souple et varié
1)
Un système phonologique universel
Le Kotava possède un
système phonologique simple et efficace,
restreint aux 5 voyelles fondamentales, fort de 17
consonnes uniques, présentes dans pratiquement toutes
les langues et de 3 semi-voyelles.
5
voyelles : |
A, E, I, O, U |
|
17
consonnes : |
Bilabiales |
B, P |
Chuintantes |
J, C |
Dentales |
D, T |
Labiodentales |
V, F |
Vélaires |
G, K |
Sifflantes |
Z, S |
Liquides |
L, R |
Nasales |
M, N |
Gutturale |
X |
|
3
semi-voyelles : |
H, W, Y |
Au niveau vocalique,
le Kotava ne fait pas, par exemple, de distinction entre
voyelles brèves et voyelles longues, même si l’usage est
plutôt aux formes brèves. De même, celles-ci peuvent
être prononcées avec plus ou moins de fermeture (cas
typique du « e »). Egalement, le Kotava ne connaît pas
de voyelle nasale.
Concernant les consonnes, ce sont toutes des consonnes
simples. Chacune est un phonème et un seul.
Enfin, le Kotava est une langue douce, avec un taux de
vocalisme légèrement supérieur à 50%, avec une
alternance régulière de syllabes ouvertes et de syllabes
fermées. Qui plus est, la règle de la
référence euphonique contribue à renforcer
son caractère harmonieux.
2)
Une langue phonétique
Le Kotava est une
langue absolument phonétique, c'est-à-dire
qu’elle s’écrit comme elle se prononce et qu’elle ne
souffre aucune exception.
Ainsi, par exemple, dans « feralia »
on distinguera le « i » du « a » final, sans
diphtongaison. Ou encore dans « tcastaf »
le son combiné « tch », qui est parfois exprimé en une
seule lettre dans certaines langues, est rendu par « t »
+ « c ».
Quant à l’accentuation,
le Kotava a adopté un système extrêmement simple. Tous
les mots terminés par une voyelle sont accentués sur la
pénultième syllabe. Tous les autres le sont sur la
dernière. La seule particularité à ce niveau est celle
des 1ères personnes du singulier dans la
conjugaison verbale, où l’accent tonique porte sur la
dernière syllabe, quoique celle-ci soit caractérisée par
une voyelle finale, mais par analogie avec toutes les
autres formes conjuguées verbales qui elles possèdent
une consonne terminale. D’un point de vue graphique on
pourra d’ailleurs inscrire un accent pour le symboliser.
3)
Un lexique riche, différencié et extensible
Le Kotava possède
actuellement un
lexique fort de plus de
17.000 radicaux, couvrant pratiquement tous les domaines
de la pensée et de l’expression humaine, et permettant
des nuances très élaborées.
Mais surtout, le Kotava est quasiment extensible à
l’infini. En effet, son système complet d’affixes
autorise à dériver des dizaines de nouveaux termes à
partir d’un substantif, d’un déterminatif ou d’un verbe,
chacun porteur d’une expression particulière. Il n’y a
pas de limites à ces possibilités autres que celles de
la compréhension mutuelle.
Ex. |
tawa |
(terre) |
|
Ø
tawak |
(terrier) |
|
Ø
tawaxo |
(champ) |
|
Ø
tawiskaf |
(sans terre) |
|
Ø
tawolk |
(particule de terre) |
|
Ø
tawopa |
(agronomie) |
S’ajoutent au système
des affixes les règles de la composition. Très
puissantes, elles permettent de générer de nouveaux
termes et de nouveaux concepts en combinant plusieurs
lexèmes.
4)
Un
système grammatical
simple et rigoureux
Le Kotava possède un
système grammatical simple et facile à appréhender,
d’une grande rigueur.
Les traits principaux du système grammatical sont les
suivants :
-
Formes morphologiques
différenciées. Un déterminatif, une forme verbale, un
adverbe ou un substantif se distinguent immédiatement.
Même totalement isolé, un mot se comprend sans besoin
de précision.
-
Invariabilité
des noms. Le Kotava ne connaît aucune déclinaison. Les
substantifs et les pronoms sont invariables et ne
reçoivent aucune marque particulière de nombre. Le
pluriel s’exprime au
travers de particules spécifiques.
-
Absence
de genre. Le Kotava ne connaît pas de
notion de genre.
Ainsi n’existe-t-il pas de genre masculin ou féminin.
On pourrait juste dire que tous les mots sont neutres
et si on souhaite réellement préciser le sexe de tel
ou tel il suffit d’utiliser les suffixes de genre (« ye »
pour les êtres masculins ou mâles et « ya »
pour ceux féminins ou femelles).
-
Système verbal
simple. 3 temps seulement : Présent, Passé, Futur. 4
modes : Indicatif, Impératif, Conditionnel, Participe
(ou Relatif).
-
Conjugaison verbale régulière. Un unique type de
conjugaison pour l’ensemble des verbes, sans aucune
exception, comportant 7 personnes.
Tout d’abord, d’un
point de vue morphologique, tout mot est immédiatement
reconnaissable. Qu’il s’agisse d’un déterminatif, une
forme verbale, un adverbe ou un substantif, il ne peut y
avoir de confusion et de doute. Ceci a notamment comme
avantage fondamental d’autoriser une très grande
souplesse syntaxique. Ainsi, par exemple, l’ordre
des mots en Kotava ne revêt-il aucun ordre
impératif. Même si celui le plus souvent rencontré
relève du type CSV (complément – sujet – verbe), des
expressions de type différent sont fréquentes.
Tous les compléments sont obligatoirement introduits par
une
préposition. On en
rencontre une très grande variété répondant à l’ensemble
des besoins de l’expression. En Kotava il n’existe pas
de compléments d’objet directs proprement dits (ou
correspondant à l’accusatif dans les langues à
déclinaison). Les compléments d’objet, ou compléments
transitifs, sont introduits par la préposition
transitive « va ». Ainsi,
un substantif ou un pronom isolé constitue t-il
obligatoirement un prédicat sujet.
5)
Une
expressivité forte et non ambiguë
Le Le Kotava possède
un vocabulaire riche et très diversifié permettant à
tous ses locuteurs de toujours pouvoir exprimer
n'importe quelle idée ou phrase.
Chaque terme Kotava est porteur d'un sens unique,
monosémique en quelque sorte. En outre, il n'existe pas
d'homonymes, d'où une absence d'ambiguïté systématique.
Cette monovalence des termes s'accompagne évidemment en
regard d'un système extrêmement riche d'affixes
et de
composition permettant
d'exprimer les moindres subtilités, nuances ou idées
connexes. Le Kotava fait un très grand usage de ses
possibilités, grâce auxquelles il offre une souplesse et
une créativité quasiment illimitées.
Qu'il s'agisse du système verbal, des noms ou des
déterminatifs, les règles d'affixation sont simplissimes
et ne souffrent aucune exception. Ainsi le locuteur
n'aura t-il jamais aucune difficulté de construction ni
de compréhension. De même, la très grande rigueur
morphologique du Kotava élimine toute ambiguïté quant au
type et au rôle d'un mot dans la phrase.
Les
radicaux de base et l'ensemble du lexique
s'accroissent régulièrement, en relation avec les
nouveaux domaines d'idées et d'expression apparaissant
dans nos sociétés modernes. Les mécanismes internes, les
logiques et le génie propre du Kotava lui permettent
aisément d'y répondre et d'innover sans difficulté.
Gageons qu'à terme le Kotava soit même moteur en matière
de nouvelles propositions et développements qui seront
repris par l'ensemble des autres langues.
6)
Un
usage souple et varié
Le Le Kotava a été
conçu pour permettre à des locuteurs appartenant à des
systèmes de pensée et de langue très différents, d'une
part de pouvoir se comprendre, bien entendu, mais
également de pouvoir s'exprimer de la façon la plus
intuitive possible, en utilisant des schémas
d'expression et de construction proches de leur langue
maternelle.
Quelques exemples :
-
Le Kotava permet tout
aussi bien et exprime tout aussi aisément le discours
direct que le discours indirect, les propositions
actives,
passives ou
relatives.
Ex.
- va
pruva Paul estur : (Paul mange
la pomme) : discours direct.
-
gan Paul pruva zo estur :
(la pomme est mangée par Paul) : discours indirect
-
Paul dan va pruva estur :
(Paul qui mange la pomme) : discours relatif
-
Paul va pruva estus :
(Paul mangeant la pomme) : discours actif
-
pruvestus Paul :
(Paul mangeur de pomme) : construction déterminative
- pruva estuna gan Paul :
(la pomme mangée par Paul) : construction passive
-
pruva va dana Paul estur :
(la pomme que mange Paul) : construction relative
-
Les phrases
« traditionnelles »
CSV (complément -
sujet - verbe), ou SVC, ou encore SCV.
Ex.
- va
pruva Paul estur : (Paul mange
la pomme) : CSV
-
Paul estur va pruva : (Paul mange
la pomme) : SVC
-
Paul va pruva estur : (Paul mange
la pomme) : SCV
-
va pruva estur Paul : (Paul mange
la pomme) : CVS
-
Les phrases avec
sujet et verbe apparents et celles avec verbe et/ou
sujet sous-entendu.
Ex.
-
batcoba tir listafa : (cela est beau) :
sujet et verbe apparents
-
listafa
: (cela est beau) : sujet et verbe sous-entendus
-
La
composition-agglutination
des déterminatifs et substantifs ou la segmentation
des termes.
Ex.
-
fadxabilaga
: (tasse à café) : composition des 2 termes
-
bilaga tori fadxa : (tasse à café) : segmentation
-
L'usage ou non des
pronoms personnels
sujets.
Ex.
- va
pruva in estur : (il mange la pomme) : pronom
personnel exprimé
-
va pruva estur : (il mange la pomme)
: pronom personnel omis
-
L'indifférenciation
des sexes ou bien l'usage des
suffixes de genre.
Ex.
-
jagadesik : (dirigeant
d'entreprise) : sexe indifférencié
- jagadesikya : (dirigeant d'entreprise) : de
sexe féminin
-
jagadesikye : (dirigeant d'entreprise) : de sexe
masculin
Un locuteur chinois
sera sensible à l'invariabilité des mots.
Un locuteur turc ou finnois sera totalement à l'aise
avec les principes d'affixation.
Un locuteur germanique retrouvera dans les principes de
composition des traits qu'il connaît bien.
Un locuteur anglophone exploitera volontiers la
souplesse de construction syntaxique.
Un locuteur francophone appréciera les constructions
cartésiennes nuancées que permet la langue.
KOTAVA : GRANDES
ORIGINALITÉS
Le Kotava possède un certain nombre de particularités
propres qui en font un système à la fois très original
et très cohérent :
-
la
transitivité par préposition
-
le
pluriel par le sens
-
les
conjonctions de liaison
-
les prépositions
locatives
-
la 4ième
personne du pluriel
-
l’impératif, mode complet
-
les 3 temps du
verbe
-
les 10
aspects du verbe
-
les 5 états du
verbe
-
les 7 modalités du
verbe
-
les verbes de
mouvement
-
les
pronoms sériels
-
la référence
euphonique
7)
La transitivité par préposition
Dans la plupart des
langues à déclinaison, les compléments d’objet sont
exprimés au moyen du cas Accusatif. Dans les langues non
flexionnelles, ceux-ci sont majoritairement rendus de
façon directe (d’où leur nom de Compléments d’Objet
Direct) en jouant principalement sur leur place dans la
phrase.
Par différence, en Kotava, ces compléments sont appelés
« transitifs » car introduits par des
verbes transitifs
et sont obligatoirement introduits au moyen de la
préposition transitive « va ».
Ex.
va
pruva Paul estur se traduit par (Paul mange
une pomme) et s’analyse ainsi :
- va pruva :
(une pomme) en
qualité de complément transitif
- Paul :
(Paul)
le sujet de la phrase
- estur :
(mange) le verbe, à la 3ième personne du
singulier au présent
Grâce à ce principe,
l’emplacement dans la phrase est secondaire en Kotava.
L’ordre ci-dessus CSV (complément – sujet – verbe) est
le plus classique, mais tout autre qui soit non ambigu
est possible.
8)
Le pluriel par le sens
En Kotava, les
substantifs et les pronoms sont invariables et ne
reçoivent aucune marque particulière de nombre. Le
pluriel s’exprime contextuellement, soit par
la conjugaison, soit par l'emploi de déterminatifs à sens
pluriel.
Ex.
bat
listaf batakaf okol vulted
(ces beaux chevaux blancs courent)
- la marque de la 3ème personne du pluriel « -d » indique sans
ambiguïté le caractère pluriel du prédicat sujet
9)
Les conjonctions de liaison
Le Kotava possède six
conjonctions de liaison, lesquelles jouent un
rôle important et surtout ont été conçues de façon à
offrir une très grande souplesse et très grande
précision d'expression, avec une extraordinaire
concision.
is,
ise, isu |
(et) |
ok,
oke, oku |
(ou) |
ik,
ike, iku |
(et/ou) |
mei,
meie,meiu |
(ni) |
vols,
volse, volsu |
(mais pas) |
az,
aze, azu |
(et puis) |
vox,
voxe, voxu |
(mais néanmoins) |
num,
nume, numu |
(et donc) |
kir,
kire, kiru |
(car, parce que) |
lodam,
lodame, lodamu |
(plutôt que, de préférence à) |
lidam,
lidame, lidamu |
(autant que, aussi bien que) |
ledam,
ledame, ledamu |
(à défaut de, faute de) |
Les formes conjonctives simples s’emploient dans une
liaison simple, appartenant à une même proposition.
Ex : va
atela is uilt yo sin estud
(ils mangent de la viande et des fruits)
va
Paris vols London in albar
(il aime Paris mais pas Londres)
Les formes en
« -e »
s’emploient en dehors d’énumérations précises et servent
à lier des propositions.
Ex :
karvol estur ise ulir
(le chat mange et boit)
va Paris in albar
volse va London akler
(il aime Paris mais déteste Londres)
Les formes en « -u »
sont dites « distributives ». Dans une
proposition simple, lorsque les divers termes sont
accompagnés chacun des mêmes déterminatifs, elles
permettent d’éviter de répéter et de « distribuer »
lesdits déterminatifs. Ainsi les déterminatifs
qualifiant le premier terme s’appliqueront également aux
termes suivants reliés par une conjonction en « -u
».
Ex : listaf
batakaf karvol isu vakol isu okol estud
(le beau chat blanc, le beau chien
blanc
et le beau cheval blanc mangent)
Les déterminatifs « listaf »
(beau) et « batakaf »
(blanc) s’appliquent aux trois
substantifs reliés.
10)
Les prépositions locatives
Les 53
prépositions locatives présentes en Kotava
remplissent des rôles importants. Et surtout elles
constituent un ensemble original, permettant d'exprimer
toutes les nuances souhaitables en matière de
positionnement dans l'espace et de déplacement.
Chaque préposition locative possède en réalité quatre
formes distinctes, toutes construites sur la même
logique :
-
La
Forme n° 1 : elle exprime le
lieu où l'on va.
Elle constitue la forme de base sur laquelle
sont construites les trois autres.
-
La Forme n° 2 : elle exprime le
lieu où l'on est.
Elle se construit sur le principe : forme n° 1 +
« e ».
-
La Forme n° 3 : elle exprime le lieu d'où l'on
vient.
Elle se construit sur le principe : forme n° 1 +
« u ».
-
La Forme n° 4 : elle exprime le lieu par où
l'on passe.
Elle se construit sur le principe : forme n° 1 +
« o ».
Ex. |
ko |
(dans, à) (avec. mouv.) |
mo |
(sur) (avec mouv.) |
|
Ø
koe |
(dans) (sans mouv.) |
Ø
moe |
(sur) (sans mouv.) |
|
Ø
kou |
(par) |
Ø
mou |
(de sur, de dessus) |
|
Ø
koo |
(de) |
Ø
moo |
(par dessus) |
11)
La 4ième personne du pluriel
Le Kotava connaît une
4ième
personne du pluriel, inconnue dans la
plupart des autres langues, qui recouvre un « nous »
exclusif. En Français, le « nous » porte deux idées
différentes. En Kotava, on rencontre donc deux personnes
et deux pronoms personnels distincts : « min »
et « cin ».
« Min »
et la 1ière personne du pluriel qu'il
représente ont un sens inclusif, c'est-à-dire que le
locuteur inclut dans le « nous » la ou les personnes
auxquelles il s’adresse. En revanche, « cin »
(4ième personne du pluriel) est exclusif ;
le ou les interlocuteurs en sont exclus.
Ex.
min
betlize kenubeyet
(nous dormions n’importe où). La ou les personnes
auxquelles
on s’adresse sont comprises dans le « nous »
cin
betlize kenubeyev
(nous dormions n’importe où). La ou les personnes
auxquelles
on s’adresse ne sont pas concernées
12)
L'impératif, mode complet
En Kotava,
contrairement à de nombreuses autres langues, l'impératif
est un mode complet et comporte notamment toutes les
personnes et tous les temps. Il est également employable
avec tous les sens, aspects et états. Il n’y a juste que
vis-à-vis de l’état incertain que son usage puisse
présenter une incompatibilité significative
(sémantiquement tout au moins).
Le mode impératif est calqué sur le mode indicatif, avec
comme différences :
ke ! |
(que
j’attende !, attends !) (en s’adressant à
soi-même) |
kel
! |
(attends !) |
ker
! |
(qu’il attende !) |
ket
! |
(attendons !) |
kec
! |
(attendez !) |
ked
! |
(qu’ils attendent !) |
kev ! |
(attendons !) |
13)
Les
3 temps du verbe
Le Kotava ne
connaît que trois
temps : présent, passé,
futur.
-
Le Présent
est le temps qui sert à exprimer qu’une action a lieu,
se réalise au moment où elle est énoncée. Il est
également utilisé pour indiquer qu’une action a lieu
de façon habituelle, régulièrement.
-
Le
Passé est le temps utilisé pour
les actions passées, achevées.
-
Le Futur est utilisé pour
exprimer qu’une action aura lieu, de façon
relativement certaine.
Toutes les
autres nuances que peuvent exprimer dans d’autres
langues d’autres temps ou des temps composés sont
souvent rendues au moyen du sens.
Le passé et le futur se construisent au moyen de
suffixes spécifiques qui s'adjoignent au radical verbal
(à base « -y »
pour le Passé et « -t »
pour le Futur). Il n'existe aucune exception.
Ex.
in
dankar (il
chante)
in dankayar (il chantait)
in dankatar (il chantera)
14)
Les
10 aspects du verbe
A côté des trois temps, le Kotava connaît, pour décliner
toutes les notions de temporalité, un système original
qui est celui des
aspects. Il existe dix
aspects :
-
Le
Duratif simple. Il s’agit du sens implicite
d’un verbe. Il exprime que l’action du verbe a une
certaine durée.
-
Le Progressif.
Il permet d’indiquer qu'une est en cours, en
train de se dérouler, actuellement, dans le passé ou dans
le futur.
Il fait
appel à la particule invariable préposée « dun ».
-
Le Continu.
Il permet d’indiquer qu'une action continue,
continuait ou continuera à se dérouler. Elle est
toujours en cours.
Il fait
appel à la particule invariable préposée « wan ».
-
L'Antérieur.
Il permet d’indiquer, tout en conservant la
notion durative de base, qu’une action se déroule,
s’est déroulée ou se déroulera juste avant une autre
qui lui est en quelque sorte subordonnée.
Il fait
appel à la particule invariable préposée « al ».
-
Le
Postérieur. Opposé à
l’antérieur, permet d’indiquer qu’une action se
déroule, s’est déroulée ou se déroulera immédiatement
après et en relation avec une autre.
Il fait appel à
la particule invariable préposée « di ».
-
L'Instantané.
Il permet d’indiquer que, contrairement à sa
valeur durative normale, l’action du verbe s’achève
instantanément, qu’elle n’est juste qu’un point dans
le temps.
Il fait appel à la particule invariable
préposée « ve ».
-
L'Avenir
lié. Il permet d’indiquer qu’une action
vient, venait ou viendra juste de se dérouler, sans
qu’il y ait subordination comme avec le sens
antérieur, avec une autre action.
Il fait appel à la
particule invariable préposée « su ».
-
L'Achevé
lié. Opposé exact de l’achevé lié. Il
permet d’indiquer qu’une action va, allait ou aura
lieu de façon certaine, qu’elle est sur le point de se
réaliser, sans là encore qu’il y ait de notion de
subordination.
Il fait appel à la particule invariable
préposée « fu ».
-
L'Inchoatif.
Il permet d’indiquer qu’une action commence,
commençait ou commencera à se dérouler, à se
réaliser.
Il fait appel à la particule invariable
préposée « toz ».
-
Le
Terminatif. Opposé exact
de l’inchoatif. Il indique qu’une action est, était ou
sera sur le point de se terminer, de s’achever.
Il fait appel à la particule invariable
préposée « ten ».
15)
Les
5 états du verbe
Le Kotava connaît cinq
états :
-
Le
Positif. C’est l’état normal,
habituel, indiquant simplement qu’une action est,
qu’elle se déroule.
L’état positif est implicite et ne se
caractérise donc par aucune marque particulière.
-
L'Affirmatif.
Il s'agit d'un positif
renforcé, insistant sur la réalisation de l’action, la
notion de « vraiment ».
Il fait appel à
l’adverbe « en »,
lequel utilisé seul signifie « oui ».
-
L'Incertain. C’est la notion du
« peut être », de l’éventuel.
Il fait appel à
l’adverbe « rotir »
(peut-être).
-
Le Négatif. Inverse du positif.
Une action ne se déroule pas, n’a pas lieu, sans
insistance particulière.
Il fait appel aux
adverbes « me,
mea,
men » (non, ne ... plus, pas ... encore).
-
Le Contraritif. Il est le
contraire du positif et surtout de l’affirmatif. Une
action ne se déroule pas, n’a pas lieu et tout est
fait pour que justement elle ne se réalise pas.
Il
fait appel à l’adverbe « vol »
(au contraire).
16)
Les 7 modalités
du verbe
Le Kotava
possède un système original, celui des modalités, qui lui
permet d'exprimer pour tout verbe des notions souvent
rendues dans la plupart des autres langues de façon
disparate et par le biais de constructions complexes. Il
existe six
modalités :
-
L'Effectif.
C’est la modalité principale d’un verbe. La modalité
effective est implicite, c'est-à-dire qu’elle ne se
distingue par aucune marque particulière. Une forme
verbale nue sera toujours à l’effectif. C'est la modalité
de ce qui est, ce qui se fait, simplement.
L’effectif existe à toutes les formes verbales, par
définition.
-
Le
Possibilitif.
Il s’agit de la modalité par laquelle on exprime
qu’une action peut avoir lieu, qu’elle est possible.
Notion de « pouvoir ».
Toutes les formes verbales sont susceptibles d’être
affectées de la modalité possibilitive.
Il se forme au moyen d’un préfixe au radical verbal « ro(t)-
».
-
L'Obligatif. Il s’agit de la modalité par laquelle
on exprime qu’une action doit être réalisée, qu’il est
nécessaire de la mettre en oeuvre. Notion de
« devoir ».
Toutes les formes verbales sont susceptibles d’être
affectées de la modalité obligative.
Il se forme au moyen d’un préfixe au radical verbal « go(n)-
».
-
Le Capacitatif. Il s’agit de la modalité par
laquelle on exprime qu’on est capable, que l’on sait
faire telle chose. Notion de « savoir ».
Toutes les formes verbales sont susceptibles d’être
affectées de la modalité capacitative.
Il se forme au moyen d’un préfixe au radical verbal « gru(p)-
».
-
Le Volitif. Il s’agit de la modalité par laquelle
on indique que l’on veut faire telle action. Notion de
« vouloir ».
Toutes les formes verbales sont susceptibles d’être
affectées de la modalité volitive.
Il se forme au moyen d’un préfixe au radical verbal « dju(m)-
».
-
L'Habituel. Il s’agit de la modalité par laquelle
on indique que l’on a l'habitude de faire telle action.
Notion de « avoir l'habitude de ».
Toutes les formes verbales sont susceptibles d’être
affectées de la modalité habituelle.
Il se forme au moyen d’un préfixe au radical verbal « gi(l)-
».
-
L'Absolutif. Il s’agit de la modalité par laquelle
on indique qu'une action ou un fait est quelque chose de
permanent, quelque chose qui relève de l'absolu, notammment
les vérités physiques ou postulats scientifiques.
Toutes les formes verbales sont susceptibles d’être
affectées de la modalité absolutive.
Il se forme au moyen d’un préfixe au radical verbal « so(k)-
».
17)
Les
verbes de mouvement
En Kotava, un
certain nombre de verbes, appelés
verbes de mouvement,
sont susceptibles d’entrer en composition avec n’importe
quelle préposition locative (et celle-ci à n’importe
quelle forme). Il est ainsi possible d'exprimer toutes
les subtilités et précisions imaginables.
Ces verbes composés deviennent alors transitifs et
construisent donc leurs compléments d’objet par
l’intermédiaire de la préposition « va ».
L’idée locative reste entièrement contenue dans la
préposition préverbalisée.
Ex :
va mona jin kolaní
(j'entre dans la maison)
va mona jin koelaní
(je vais et viens dans la maison)
va widava in remtalar
(il traverse la ville en volant)
va widava in remetalar
(il parcourt la ville en volant)
in malvulter
(il part en courant)
18)
Les pronoms sériels
Il existe en
Kotava 85 pronoms relatifs et autres (démonstratifs,
collectifs, indéfinis, etc.), dont 60 relèvent des
séries pronominales. Ces derniers sont basés sur un
pronom relatif composé et un composant (sur le même
principe que les séries adverbiales relatives).
Les composés sont :
coba |
(quoi,
que) |
tan |
(un, celui) (inconnu) |
tel |
(un, celui) (connu) |
tol |
(l'un des deux) |
Les composants sont :
bat |
(ce) |
démonstratifs proches |
ban |
(ce) |
démonstratifs lointains |
mil |
(même) |
démonstratifs d'identité |
ar |
(autre) |
alternatifs |
kot |
(chaque, tout) |
collectifs |
me |
(aucun, nul) |
négatifs |
kon |
(quelque) |
indéfinis proches |
bet |
(n'importe quel) |
indéfinis lointains |
lan |
(certain) |
indéfinis simples |
man |
(tel) |
indéfinis précis |
yon |
(un certain nombre de) |
indéfinis de pluralité |
abic |
(peu de) |
indéfinis de petit nombre |
konak |
(plusieurs) |
indéfinis de nombre moyen |
jontik |
(beaucoup de) |
indéfinis de grand nombre |
slik |
(trop de) |
indéfinis de nombre excessif |
dik |
(trop peu de) |
indéfinis de nombre insuffisant |
um |
(assez de) |
indéfinis de nombre suffisant |
le |
(moins de) |
quantitatifs d'infériorité |
li |
(autant de) |
quantitatifs d'égalité |
lo |
(plus de) |
quantitatifs de supériorité |
tok ? |
(quel ?) |
interrogatifs directs |
kas ? |
(y a t-il ?) |
interrogatifs d’existence |
Ex :
batcoba
(ceci)
bancoba
(cela)
kotcoba
(tout)
kontel
(quelqu'un) (connu)
bettan
(n'importe qui) (inconnu)
toktol
? (lequel des deux
?)
19)
La référence euphonique
Si le Kotava
ne connaît pas de notion spécifique de genre, qui serait
notamment fonction de la terminaison, en revanche, la
règle de la « référence
euphonique » y tient une grande place.
Tous les déterminatifs (adjectifs, articles, numéraux,
participes), les pronoms possessifs et les suffixes
totaux sont en effet assujettis à cette règle, selon
laquelle ceux-ci doivent être en accordance euphonique
avec leur substantif de référence, c’est à dire
comporter une désinence euphonique similaire. Ainsi :
-
Un
substantif (ou pronom) à finale consonne ou
semi-voyelle induira des
déter-minatifs, pronoms possessifs ou
suffixes totaux à désinence
zéro (consonne
auto-matiquement)
-
Un
substantif (ou pronom) à finale
« -a »
è
désinence
« -a »
-
Un
substantif (ou pronom) à finale
« -e »
è
désinence
« -e »
-
Un
substantif (ou pronom) à finale
« -i »
è
désinence
« -i »
-
Un
substantif (ou pronom) à finale
« -o »
è
désinence
« -o »
-
Un
substantif (ou pronom) à finale
« -u »
è
désinence
« -u »
Ex : listaf patctoy (un joli
paysage)
baroye blujte
se (trois habits)
bati sveri
(cet oiseau)
Outre le fait de renforcer le caractère harmonieux du
Kotava, cette règle permet également d'exprimer sans
ambiguïtés des constructions syntaxiques parfois
complexes, la désinence euphonique jouant alors en
quelque sorte un rôle de pointeur relatif renvoyant
clairement au prédicat que le déterminatif représente.
Ex : listafa mona poke
savsafe iaxe vegeduyuna bak 1840 va dotagadesik
ware dlapar
(la belle maison près de la
vieille usine construite en 1840 intéresse toujours le
maire) : c'est la maison
« mona »
qui a été construite
« vegeduyuna »
en 1840
et non l'usine
« iaxe »,
la désinence
« -a »
y renvoyant sans ambiguïté
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